Comment créer un site internet écologique et responsable ?

Le numérique, vraiment écolo ? Pas autant qu’on l’imagine : il représente désormais environ 4 % à 5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit un impact équivalent à celui de l’aviation civile. C’est pourquoi créer un site internet écologique compte. En optimisant leur site (sobriété du design, poids réduit, hébergement vert), les TPE/PME peuvent conjuguer performance, responsabilité et image de marque : c’est une excellente opportunité !

Depuis les débuts du web, la taille des sites web a explosé : le poids moyen d’une seule et unique page a été multiplié par 190, en 30 ans, entre 1995 et 2025 ! Ce bond spectaculaire signifie que consulter un site internet consomme beaucoup plus de données, d’énergie, et génère davantage de CO2 qu’avant. En France, le numérique représente 4,4 % de son empreinte carbone, malgré son électricité décarbonée, si on prend en compte les émissions des centres de données situés à l’étranger, mais utilisés pour des usages en France.

Les sites web sont donc loin d’être neutres, et leur conception en tant que telle (images lourdes, scripts superflus, hébergement inefficace) joue davantage qu’on ne l’imagine. Pour une TPE ou une PME, l’écoconception d’un site internet n’est pas un « plus », c’est une opportunité stratégique. Un site plus léger, mieux codé et mieux hébergé se charge plus vite, améliore le référencement naturel, consomme moins de ressources, et inspire davantage confiance à vos visiteurs. C’est aussi une façon claire de vous démarquer dans un contexte où la responsabilité environnementale pèse de plus en plus dans les critères de choix des clients et partenaires. Place à un web plus vert !

Comment rendre votre site écoresponsable ?

Les bonnes pratiques pour un site web écoresponsable

Optez pour la sobriété

Un design simple, c’est bon pour la planète et pour vos visiteurs. Plus votre site internet est sobre, plus vous réduisez le temps de chargement des pages.

->À faire

  • Privilégier un design lisible et épuré avec peu de couleurs, peu d’effets, mais avec une navigation très fluide et rapide. Exemple : un réparateur peut afficher directement ses prestations, ses zones d’intervention et son formulaire de contact dès la page d’accueil. Sans autre ajout.
  • Utiliser des polices standards (Arial, Verdana) : elles sont déjà dans le système de l’utilisateur, donc pas besoin de les télécharger.

-> À éviter

  • Les animations inutiles ou carrousels qui consomment plus de ressources.
  • Les pages trop chargées qui forcent à scroller longuement pour trouver l’information clé.

Limitez le nombre de requêtes

Chaque fois qu’un internaute visite une page web, son navigateur « appelle » le serveur web pour lui demander d’envoyer les fichiers associés aux textes, aux images et aux vidéos. Chaque fichier génère ce type de « requête HTTP ». Moins il y en a, mieux c’est.

-> À faire

  • Réduire le nombre d’éléments par page (images, vidéos, fichiers CSS/JS). Exemple : un restaurateur peut remplacer une galerie de 12 photos par une seule image accrocheuse de son plat signature.
  • Regrouper les fichiers CSS/JS pour limiter les appels serveurs.

-> À éviter

  • Ajouter des plugins ou des extensions superflues.
  • Lancer automatiquement des vidéos ou musiques de fond.

Optimisez les images

Les images représentent souvent plus de 50 % du poids total d’un site, et ont donc un impact considérable sur son bilan carbone. C’est un point prioritaire à corriger.

-> À faire

  • Compresser les images avec des outils comme TinyPNG ou Imagizer. Exemple : une boutique artisanale peut réduire ses photos de produits de 2 Mo à 200 Ko sans forcément perdre en qualité. Les photos hautes définition prises depuis un smartphone ne sont pas optimisées pour le web. Il est possible de réduire nettement leur taille, sans dégrader l’expérience.
  • Utiliser les bons formats : WebP plutôt que JPEG ou PNG.

-> À éviter

  • Placer des images non redimensionnées pour la version mobile du site.
  • Utiliser des visuels en très haute résolution quand ce n’est pas nécessaire.

Réduisez les envois d’e-mails

Au-delà de son architecture et de ses contenus, et dans une approche élargie de l’impact numérique de votre site, il faut s’intéresser également à celui des emails envoyés aux clients ou utilisateurs, dont l’usage massif (messages automatisés, notifications redondantes) n’est pas anodin. Est-il vraiment utile de procéder à d’interminables échanges d’e-mails, pour remercier votre client de son inscription à votre site, de sa commande, de son paiement ? Générer moins d’e-mails = moins de serveurs sollicités = moins de CO₂.

-> À faire

  • Regrouper les notifications : un seul e-mail de commande, avec toutes les infos utiles réunies. Exemple : votre entreprise peut envoyer un seul e‑mail de confirmation regroupant date, lieu, options de livraison et de retour.
  • Informer vos clients pour expliquer votre démarche (« Nous limitons les e‑mails pour préserver l’environnement »).

-> À éviter

  • Multiplier les relances automatiques ou newsletters non ciblées.
  • Envoyer des accusés de réception pour chaque action.

Choisissez un hébergeur éco-friendly

Les  sont une source conséquente d’une large part des émissions de gaz à effet de serre du numérique, en particulier ceux situés hors de France et alimentés avec un mix électrique reposant sur les énergies fossiles.

-> À faire

  • Opter pour un hébergeur situé en France. Vous pouvez même aller plus loin en choisissant des hébergeurs promettant du 100 % énergies renouvelables pour leur alimentation.
  • Vérifier l’empreinte carbone de vos centres de données (labels, bilans environnementaux) si les chiffres sont disponibles. Ou demandez-les !

-> À éviter

  • Utiliser des hébergeurs bas de gamme sans politique environnementale.
  • Laisser tourner des sites ou projets non utilisés.

Faites du « green code »

La question peut paraître obscure pour les néophytes, mais elle est cruciale. L’exécution du code est ce qui permet de charger les pages de votre site. Plus celui-ci est compliqué, plus il augmente la consommation de l’ordinateur ou du smartphone.

Un « mauvais » code est constitué de lignes inutiles qui requièrent beaucoup de calculs au processeur. A contrario, un « green code » est simplifié à l’extrême. Vous avez intérêt à faire le point auprès de vos prestataires. D’autant plus qu’un code compliqué va avoir tendance à faire « ramer » l’ordinateur des visiteurs et peut les détourner de votre site…

-> À faire

  • Supprimer les lignes de code inutiles, compresser les fichiers, et favoriser un développement simple. Exemple : le développeur chargé de créer votre site vitrine peut utiliser un framework léger sans dépendances lourdes.
  • Demander à votre prestataire web une approche d’écoconception.

-> À éviter

  • Utiliser des CMS ou thèmes surchargés de fonctionnalités non utilisées.
  • Négliger les optimisations back-end (code serveur, base de données).

Pensez à la compensation carbone

Même un site web écologique peut générer des émissions. Pensez à les compenser !

-> À faire

  • Soutenir des projets de reforestation ou de transition énergétique (Reforest’Action, GoodPlanet). Exemple : votre boutique en ligne peut financer la plantation de 50 arbres par an en lien avec son activité numérique.
  • Communiquer sur votre démarche auprès de vos clients ou prospects.

-> À éviter

  • Se reposer uniquement sur la compensation sans travailler sur la sobriété.

Choisissez un nom de domaine en .fr

Le nom de domaine n’est pas qu’un détail technique : il porte une valeur symbolique, écologique et éthique. Opter pour une extension .fr, c’est faire un choix engagé. Géré par l’Afnic, association française à but non lucratif, le .fr fait partie d’un écosystème bas carbone, attaché à réduire ses émissions de CO2 (-50 % en 5 ans). En outre, les bénéfices du .fr sont réinvestis dans des projets d’inclusion numérique et d’éducation au numérique responsable.

-> À faire

  • Choisir un domaine .fr, c’est affirmer votre ancrage en France tout en bénéficiant du rayonnement positif de la marque France à l’international. Pour une entreprise française, cela participe à soutenir une économie numérique plus souveraine et moins émettrice, et bien sûr valoriser votre savoir-faire et marquer votre ancrage géographique !

-> À éviter

  • Opter pour un .com ou des extensions génériques qui n’ont aucun lien avec votre zone d’activité. Vous perdez en pertinence… et souvent en sobriété !

Comment évaluer l’impact écologique de votre site ?

Vous souhaitez savoir si votre site internet est écologique ? Bonne nouvelle : il existe des outils gratuits et accessibles en ligne pour mesurer son impact environnemental. Ces plateformes analysent les performances de votre site (poids, rapidité, structure, éco-conception) et vous donnent des pistes concrètes d’amélioration.

  • EcoIndex

Développé par GreenIT.fr, cet outil français attribue un score de performance environnementale à votre page, basé sur le poids, le nombre de requêtes et la complexité du code, et vous situe par rapport à la médiane du web.

  • Ecometer

Soutenu par l’ADEME, il évalue votre site selon 115 critères d’écoconception reconnus. Il fournit un rapport détaillé et des recommandations concrètes.

  • Website Carbon Calculator

Calcule l’empreinte carbone (en grammes de CO2) d’une page et vous compare à d’autres sites. Cela peut être utile pour sensibiliser vos visiteurs ou vos clients.

  • PageSpeed Insights

Outil Google qui mesure la vitesse de chargement et le poids des pages sur mobile et desktop. Même si ce n’est pas un outil « vert » à proprement parler, ses conseils permettent souvent de réduire la consommation énergétique.

FAQ

Comment trouver une agence qui développe des sites écoresponsables ?

Pour choisir une agence web réellement engagée dans l’éco-conception, voici quelques bons réflexes. Vérifiez les engagements affichés :

  • Consultez sonsite : parle-t-il d’écoconception, de sobriété numérique, d’hébergement vert ?
  • Regardez si elle utilise ou mentionne des outils comme EcoIndex, ou des référentiels reconnus.

Posez-leur les bonnes questions lors de la première discussion :

  • Optimisez-vous le code pour qu’il soit léger et durable ?
  • Comprimez-vous les images et limitez-vous les requêtes ?
  • Proposez-vous un hébergeur vert ?

Quel est le prix d’un site éco-conçu ?

Le coût d’un site internet écologique dépend des mêmes critères qu’un site classique : complexité, design, nombre de pages, fonctionnalités… mais avec une logique d’efficacité et de simplicité. Autrement dit : l’éco-conception n’augmente pas forcément la facture finale ! Au contraire, en visant la simplicité, vous allez sans doute limiter tous les coûts superflus (animations inutiles, plugins complexes). Certaines agences engagées dans l’écoconception proposent des offres « sobres » ou des packs de refonte écoresponsable à tarif réduit.

Cela pourrait également
vous intéresser

Des analyses, décryptages et astuces pour devenir un internaute éclairé.

Me lancer sur le web avec les offres partenaires du .fr

Création de site internet, e-mail professionnel… Découvrez les offres recommandées par les experts du .fr répondant à l’ensemble des critères requis pour une présence en ligne indépendante, maîtrisée et au meilleur prix.

Découvrir nos offres partenaires
Me lancer sur le web avec les offres partenaires du .fr
Retour en haut de page